Nouveau Venu, Qui Cherches Rome En Rome By Joachim Du Bellay - Poetry Atlas

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. Ô mondaine inconstance! Ce qui est ferme est par le temps détruit, Et ce qui fuit au temps fait résistance.

Nouveau Venu Qui Cherche Rome En Rome Date

Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine: et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. O mondaine inconstance! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

Nouveau Venu Qui Cherches Rome En Rome Http

Joachim du Bellay Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n'aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c'est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine: et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour dompter tout, se dompta quelquefois, Et devint proie au temps, qui tout consomme. Rome de Rome est le seul monument, Et Rome Rome a vaincu seulement. Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit, Reste de Rome. O mondaine inconstance! Ce qui est ferme, est par le temps détruit, Et ce qui fuit, au temps fait résistance.

Il y aurait donc non pas une mais bien deux Rome, l'une illustre et passée, l'autre décadente et présente, que le poète n'a de cesse de confronter. – D'autres parallélismes concourent au même effet de sens: « n'aperçois » / « que tu vois », « Pour dompter tout, se dompta quelque fois ». Ici on trouve l'idée que Rome est aussi l'actrice de son propre déclin: en sous-main, peut-être allusion au vice que Du Bellay n'a de cesse de constater. A force de s'enliser dans l'immoralité, Rome est devenue sa propre ennemie et « Rome Rome a vaincu ». – Opposition avant/après également soulignée par le recours aux enjambements et aux rejets qui suggèrent l'idée d'un passage, le vers s'écoule comme le temps: vers 5-6, vers 11-12. 3/ Mais le constat est-il si amer? a) Une leçon d'humilité – Le sizain (6 vers généralement séparés en deux tercets dans le sonnet traditionnel) constitue comme c'est très souvent le cas un changement de ton: le cas de Rome est l'occasion d'un élargissement et d'une méditation sur les ravages du temps en général: « mondaine inconstance » (mondain = relatif au monde, à l'existence).