"La vie, la vie! " répète Henri de Toulouse-Lautrec, fêtard insatiable jusqu'à en mourir à l'âge de 36 ans, cuit par l'absinthe. Il peindra sa dernière oeuvre –le portrait de Paul Viaud qui voulait l'empêcher de boire– à Malromé, où il s'éteint en 1901. Sa mère lui survivra jusqu'en 1930, date à laquelle le château est vendu. Depuis quatre ans, Mélanie et Amélie insufflent un vent nouveau à Malromé, lieu d'échange et de partage "Le décor que vous voyez là n'est pas celui dans lequel ont vécu Adèle et Henri", explique Amélie. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, le château est en partie détruit, abandonné puis vendu à la bougie. Ses nouveaux propriétaires de l'époque choisissent de lui redonner l'ambiance aristocratique qu'il possède toujours avec ses cheminées monumentales, ses plafonds à caissons et quelques copies de toiles de l'artiste réalisées pour le film réalisé en 1998 par Roger Planchon. Univers. Chez Mélanie et Amélie Huynh - Point de Vue. La famille Huynh s'est mis en tête de lui insuffler une vie nouvelle. "Notre père nous a donné la liste de ses envies: faire de Malromé un lieu d'échange et de partage, pour notre famille et pour le public", précisent les deux soeurs aux visages si proches.
La découverte du domaine de Malromé et ses quarante-trois hectares de vignes vient d'ailleurs à point nommé pour compléter son catalogue et donner à sa famille française un enracinement plus fort encore. Amelie et melanie j'entends la mer. En 1883, le château de Malromé est acquis par Adèle de Toulouse-Lautrec, la mère du peintre Tant mieux pour ce château au destin mouvementé, dont l'histoire remonte au XVIe siècle, lorsqu'une première demeure est construite au milieu des vignes par Étienne de Rostéguy de Lancre, membre du parlement de Bordeaux et seigneur de Saint-Macaire et Rauzan. Elle devra attendre deux siècles pour prendre ses airs de château "d'après Viollet-le-Duc" avec force pastiches d'architecture de défense, selon la volonté de son nouveau propriétaire Adolphe de Forcade La Roquette, ministre sous Napoléon III, et de son demi-frère le maréchal de Saint-Arnaud, gouverneur de Paris et ministre de la Guerre. Les pièces de réception du rez-de-chaussée conservent l'ambiance de la Belle Époque. La demeure vient d'ailleurs de recevoir le label "Maisons des illustres".
Réservé aux abonnés Publié le 14/07/2021 à 17:05, Mis à jour le 14/07/2021 à 17:05 Mélanie et Amélie Huynh, le 9 juillet, dans les locaux de leur société à Paris. François Bouchon / Le Figaro MA SŒUR, MON MIROIR (4/6) - Ces deux énergiques quadragénaires ne se contentent pas de faire fructifier la fortune de leur père, sino-cambodgien installé à Hongkong. Elles multiplient les projets et les entreprises, mues par leur proximité autant que par leurs différences. La première fois que Mélanie et Amélie ont visité Malromé, aux confins d'un vallon verdoyant de l'Entre-deux-Mers, à cinquante kilomètres de Bordeaux, il ressemblait au château de la Belle au bois dormant. Page d'accueil - Lothantique, Boutique Lothantique, éditeur de parfums. Les ronces avaient envahi la cour carrée de cette «maison noble» du XVI e siècle à l'abandon depuis plus de dix ans. Les bâtiments qui closent l'ensemble, construits au XIX e avec trois fières tours crénelées «dans le style de Viollet-le-Duc», avaient triste allure. Il fallait avoir de l'imagination pour en saisir le potentiel.