A La Ligne/Joseph Pontus – Lecture En Classe De Bts

C'est à la fois son refuge et son carburant. Quand il écrit que Le temps léger s'enfuit sans m'en apercevoir (c'est du poète Desportes 1546-1606), c'est à la fois une description et un survol sur ce qu'il vit. Cette double entrée dans son récit lui permet de donner des explications d'une réalité très prosaïque et de suggérer des visions, des évasions, des victoires parfois, face à la lourde réalité dont il peut ainsi s'extraire de temps en temps. Quelques exemples de cette invitation de la littérature dans le récit de l'emploi instable: – « Les sous à aller gagner racler pelleter avec les bras le dos les reins les dents serrées les yeux cernés et éclatés les mains désormais caleuses et rêches la tête la tête qui doit tenir la volonté bordel » – « Le corps est un tombeau pour l'âme » Dit la vieille maxime grecque classique Et je réalise que L'âme est aussi un tombeau pour les corps. » – « Mais Trenet Trenet me sauve le travail et la vie de tous les jours que l'usine fait Sans lui sans son absolu génie Je suis sûr que je n'aurais pas tenu Que je ne tiendrais pas Et aussi vrai que Barbara m'a rendu l'espoir en écoutant Le Mal de Vivre un soir il y a longtemps de ça où tout est si noir, si noir à en vouloir crever.

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A la ligne, Joseph Ponthus Roman de Joseph Ponthus Publié en 2019 C'est l'histoire d'un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. Note: Le premier prix littéraire des étudiants de Sciences Po a été attribué, mardi 2 juin, à Joseph Ponthus pour son premier roman A la ligne, paru en janvier 2019 à La table ronde. Pour aller plus loin: DISPO AU CDI / A EMPRUNTER AU CDI

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Car il a lui-même ressenti dans son corps et ses pensées, la précarité du travail en interim, la répétition du travail à la chaîne, l'incertitude de la continuité du travail, le bruit, la fatigue, la pression de l'encadrement pour que tout aille toujours plus vite, les aléas de ses corps d'animaux encore vivants. Description rigoureuse de la façon dont le capitalisme contemporain s'applique en Bretagne. Il y a aussi les collègues, femmes et hommes, jeunes pour la plupart, dont les conditions de travail exigent force, discipline et initiative quand un imprévu apparait. Et les solidarités, l'amitié parfois, se nouent entre elles et eux, le partage des soucis familiaux et des joies des enfants, la préparation du mariage d'un des travailleurs avec l'homme qu'il aime… L'humanisme, valeur que l'on pourrait croire quasi-obsolète à notre époque, traverse tout le livre. Parce que Joseph Ponthus est un amoureux de la littérature, de la poésie et des chansons, il donne à ce livre sa forme si particulière: il écrit en vers, surtout irréguliers.

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Le titre m'intriguait, j'ai vu ce titre passer plusieurs fois sur la Toile, alors j'ai décidé de le lire. Je n'avais pas vu le sous-titre, Feuillets d'usine. Comme à mon habitude, j'ignorais tout de l'histoire (et de l'auteur dont je n'avais jamais entendu parler, ce qui est logique puisqu'il s'agit de son premier roman). Et d'ailleurs, si j'avais su de quoi il était question, je n'aurais peut-être pas eu envie de lire ce livre. Et ç'aurait été bien dommage… Ce qui frappe tout de suite, c'est l'écriture. Aucune ponctuation et des retours à la ligne sans cesse, comme l'indique le titre. J'avais imaginé une ligne de pêche, mais en fait il s'agit d'une ligne de chaîne ou ligne de production. Le narrateur, personnage masculin d'une quarantaine d'années, travaille comme intérimaire. Le plus souvent, il ne trouve rien dans sa branche (il a une formation « dans le social ») alors il prend ce qu'on lui propose, bien loin de ses compétences de départ. Il est souvent amené à travailler dans une usine de fruits de mer, puis dans un abattoir.

Chaque jour il observe et admire ceux qui autour de lui assurent le boulot, font marcher l'usine, ces intérimaires, ces prolétaires, ces gens de rien qui font tout. A la ligne ce sont des pensées jetées sur le papier, un texte émouvant, sincère et fier, un hommage à tous ces ouvriers qui par leur courage font tourner le monde. C'est aussi une déclaration d'amour pour celle qui est à l'origine de tant de sacrifices et qui l'aide à tenir jour après jour. Parce qu'après tout, l'usine c'est pas le bagne quand on a l'essentiel. L'ESSENTIEL Couverture de A la ligne: Feuillets d'usine de Joseph Ponthus A la ligne: feuillets d'usine Joseph PONTHUS Editions La Table Ronde et Gallimard en audio Sorti le 03/01/2019 272 pages (3h10 d'écoute) Lu par Jacques Bonnaffé Genre: roman social Plaisir de lecture: ❤❤❤❤ Personnages: l'auteur et ses collègues, des intérimaires, des ouvriers à la chaîne Recommandation: oui Lectures complémentaires: Goldman sucks de Pascal Grégoire, Madame d'Alix Laine, Les actes de Cécile Guidot RÉSUMÉ DE L'ÉDITEUR A la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus.